Comment reconnaitre le silence en soi, goûter cet espace de tranquillité -non soumis aux conditions extérieures- et ressentir la paix du coeur.
Reconnaître le silence en soi, c’est avant tout reconnaître l’agitation.
Dans les méditations sonores, le son éclaire ce qui ne traverse pas, ce qui cherche à se montrer, parfois timidement.
Aucune force, aucune contrainte, aucune envie même. C’est le dépôt dans le silence lui-même qui montre ce qui obstrue.
Cela est bien souvent inconscient, non vu.
Ces mises en lumière sont nécessaires.
C’est de l’engrais pour plonger dans ce qui ne fait pas de bruit, lâcher l’attraction à la forme, à l’histoire, au désir d’être… reconnaître le silence entre les notes.
Quand en soi chaque corde sensible s’active, c’est à la fois de l’engrais et une reconnaissance subtile de l’être dans sa composition.
La musique est déjà là.
À nous de nous accorder à elle.
La laisser nous enseigner sur nous-même.
Et réaliser que nous sommes, tout un chacun, également la musique avec une merveilleuse caisse de résonance.
Chaque musique ou musicalité n’est pas induite dans une méditation sonore -sinon elle viendrait d’un désir, reproduction mentale, égo-, elle s’accorde à l’environnement, au vivant. Elle offre ainsi une lecture du monde.
Mieux lire son monde, mieux se connaître, c’est mieux « s’utiliser ».
–) Ainsi on avance en s’utilisant, on se recycle.
–) Ainsi on avance en s’utilisant, la conscience prend conscience d’elle-même.
Tout peut être caché ou lisible. Les sons éclairent, sans distinction aucune, ce qui est invisible à l’oeil nu, mais qui est pourtant bien là.
À nous d’ouvrir nos oreilles et notre cœur pour découvrir ce que nous sommes -et non le développer éternellement sans en comprendre aucun principe-.
À nous d’accueillir à bras ouverts notre composition de l’instant, d’éclairer chaque note de la plus grave à la plus aiguë, et d’embrasser ce qui est. Entrer dans la danse de notre composition, faire corps avec, jusqu’à ne faire qu’Un, et laisser le mouvement être tout simplement.
Reste le silence – qui n’est pas l’absence de sons-.
Durant les méditations sonores, ce silence se vit concrètement, les sons s’intègrent dans le corps, et ont ainsi une résonance particulière dans l’espace, dans la pièce. Il y a différentes strates de silence. Mais ce dernier est là dans tout, il est partout. Il nous suffit de placer notre regard sur l’expérience directe et de l’approfondir.
@ Céline Rossi